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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/172

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hardiesse d’esprit ; par son éloquence et son air de noblesse (153). Ayant mérité l’attention et les bonnes grâces de son maître, ce fourbe adroit feignit d’être malade ; il demanda un confesseur et lui dit tout bas : « je meurs ; livre mon corps à la terre, avec les honneurs usités aux enterremens des enfans des Tsars. Je ne découvrirai pas mon secret, jusqu’au tombeau ; mais lorsque j’aurai fermé les yeux, tu trouveras, sous mon oreiller, un rouleau, et tu sauras tout, mais ne le dis pas aux autres ; Dieu m’a condamné à mourir dans l’infortune (154) ». Le confesseur était un Jésuite. Il se hâta de découvrir le secret au prince Vichnevestky, et celui-ci fut curieux de l’approfondir : il visita le lit du prétendu moribond, et y trouva un papier préparé d’avance, qui lui apprit que son serviteur était le tsarévitche Dmitri, sauvé de la mort par un médecin dévoué (155) ; que les scélérats envoyés à Ouglitche, avaient assassiné le fils d’un prêtre au lieu de Dmitri ; que de fidèles Seigneurs, et les diaks Stchelkaloff, l’avaient soustrait et fait échapper en Lithuanie, d’après les ordres d’Ivan qui avait