Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/179

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rendit secrétement avec un seigneur Polonais ; il était couvert des lambeaux de la misère et cachait son visage, pour ne point être reconnu ; il choisit un des Jésuites pour son confesseur, renia notre Église et, enfant soumis à celle d’Occident, reçut les saints sacremens et l’huile sainte, des mains du Nonce Apostolique. C’est ainsi qu’en parlent les Écrits de la société des Jésuites (160), qui vantaient les vertus futures du prétendu Dmitri, espérant par son zèle, soumettre, au pouvoir de Rome, toutes les vastes contrées de l’Orient. Lettre adressée au Pape. Alors Otrépieff, suivant les conseils du Nonce, écrivit de sa main au Pape une lettre éloquente en latin, pour avoir en lui un protecteur sincère ; et Clément VIII se hâta de l’assurer qu’il était prêt à l’aider de tout le pouvoir spirituel que le Ciel accordait au vicaire de St.-Pierre (161).

Il faut rendre justice à l’adresse de l’Imposteur : en se livrant aux Jésuites, il avait choisi le moyen le plus efficace pour ranimer le zèle de l’insouciant Sigismond, qui, en dépit de l’honneur et de sa conscience, du droit des gens et de l’opinion de plusieurs Grands de sa Cour, se décida à être le protecteur d’un