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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/180

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vagabond. Le Hetman Zamoïsky, l’illustre ami de Bathori, vivait encore ; le Roi lui écrivit pour lui communiquer son importante entreprise : il lui disait que la république, en donnant la Couronne à Dmitri, disposerait des forces de son Empire, qu’il lui serait facile de dompter les Turcs, le Khan et les Suédois ; qu’elle s’emparerait de l’Esthonie et de toute la Livonie, et ouvrirait une route à son commerce en Perse et dans l’Inde. Mais que cette entreprise exigeant le plus profond secret et la plus grande célérité, ne pouvait être proposée à la Diète, afin de ne pas donner à Godounoff le temps de se préparer à la défense (162). Ce fut envain que le vénérable Zamoïsky, le seigneur Jolkevsky, le prince Ostrojsky, et d’autres sages dignitaires, voulurent détourner le Roi d’entreprendre inconsidérément une guerre aussi dangereuse, surtout à l’inçu des États-Généraux et avec des forces insuffisantes : le seigneur Zbarajsky chercha à convaincre Sigismond que Dmitri n’était qu’un imposteur ; mais ses efforts furent également vains. Persuadé par les Jésuites, et cependant n’osant arbitrairement rompre la trève