Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/188

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roviens, séduits par l’idée de porter au trône de Moscou, celui qui avait appris, parmi eux, à manier les armes. Tant de mouvemens, tant d’événemens publics pouvaient-ils être dérobés à la connaissance de Godounoff ?

Il est probable que, même avant que l’Imposteur se fut découvert aux Vichnevetsky, le bruit qu’il avait répandu en Lithuanie, au sujet de Dmitri, était parvenu jusqu’à Boris. Au mois de janvier 1604, Tierfeld, magistrat de Narva, écrivit, par un courrier, au gouverneur d’Abo, que le fils d’Ivan, faussement cru assassiné, vivait parmi les Cosaques. Le courrier fut arrêté à Ivangorod, et sa lettre fut expédiée au Tsar. En même temps on reçut des nouvelles de Lithuanie et des proclamations du faux Dmitri, envoyées par nos Voïévodes d’Ukraine. À cette même époque, les Cosaques du Don défirent, sur les bords du Volga, le grand-officier, Simon Godounoff, envoyé à Astrakhan ; et ayant pris quelques streletz, ils les renvoyèrent à Moscou avec cet ordre : « Dites à Boris que nous serons bientôt auprès de lui avec le tsarévitche Dmitri ». Dieu seul vit ce qui se passa dans l’âme de