Godounoff, lorsqu’il entendit prononcer ce nom fatal !… Mais plus il était effrayé, plus il voulait paraître calme. Ne doutant point de l’assassinat du véritable fils d’Ivan (172), Mesures pris par Boris. il s’expliquait une imposture si audacieuse, par un complot de ses ennemis secrets, et ayant donné ordre à ses espions de savoir, en Lithuanie, qui était cet aventurier ; lui-même chercha la trame de cette conjuration en Russie. Il soupçonna les Boyards ; il fit venir à Moscou, de son couvent, la Tsarine, mère de Dmitri, et fut la voir, avec le Patriarche (173), au monastère des Vierges, supposant qu’elle pouvait n’être pas étrangère à ce complot, et espérant par la flatterie, ou les menaces, parvenir à connaître son secret.
Mais l’illustre Religieuse, de même que les Boyards, était dans l’ignorance la plus complète ; elle apprit avec étonnement, et peut-être avec une satisfaction secrète, l’apparition du faux Dmitri, qui ne rendait point un fils à sa mère, mais qui épouvantait son meurtrier. Boris, instruit enfin que l’Imposteur était le moine défroqué Otrépieff et que le secrétaire Smirnoï n’avait pas