nouveau, et l’or répandu par Mnichek et les Vichnevetsky, contribuèrent aussi à la crédulité du peuple. Envain les Voïévodes de Boris voulurent intercepter et détruire les manifestes de l’Imposteur ; envain ils s’efforcèrent de les réfuter : ces manifestes passaient de main en main et préparaient la trahison. Des rapports secrets s’établirent entre le faux Dmitri et les villes de l’Ukraine, dans lesquelles ses espions agissaient avec un zèle infatigable, séduisant les esprits et flattant les passions ; ils démontraient que le serment prêté à Godounoff, n’avait point de valeur, car le peuple trompé, l’avait reconnu pour Tsar, croyant que le fils d’Ivan n’existait plus (185) : ils ajoutaient que Boris lui-même, convaincu de cette vérité, et frappé de stupeur, ne troublait point l’entrée paisible du Tsarévitche en Russie. Les principaux d’entre les citoyens, balançaient dans leur fidélité, ou attendaient, sans agir, l’issue des événemens. Les Voïévodes, témoins du mouvement général qui s’opérait en faveur du faux Dmitri, semblaient craindre d’employer la sévérité, et ne mon-
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