soldats. Il réussit tellement à imiter le langage et l’air majestueux d’un Souverain né sur le trône, que sa renommée s’étendit avec une rapidité incroyable, depuis la frontière de la Lithuanie, jusque dans l’intérieur de la Russie ; et la fameuse Capitale des anciens Olgovitches, n’hésita pas à suivre l’exemple de Moravsk. Le 26 octobre, Tschernigof se soumit à l’Imposteur ; les soldats et les citoyens le reçurent également avec le pain et le sel, en lui livrant les Voïévodes (187), dont le principal, le prince Ivan Tateff, qui haïssait secrétement Boris, entra, sans honte, comme un second Kroustchoff, au service de l’Imposteur. Tchernigof renfermait un trésor considérable : le faux Dmitri le partagea entre ses guerriers, dont il redoubla ainsi le zèle : il augmenta leur nombre en leur joignant trois cents streletz transfuges, et des habitans du pays, armés par dévoûment à sa personne, ou par esprit de sédition. Après avoir pris douze canons dans la forteresse de Tchernigof, l’Imposteur y laissa, pour commandant, un Polonais, et se hâta de marcher contre Novgorod Seversky. Il espérait tout soumettre
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