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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/202

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sans répandre de sang, et en effet, sur les bords de la Desna, de la Svina et du Snof, il vit partout le peuple se prosterner devant lui, et n’entendit que les cris joyeux de vive notre souverain Dmitri !

Mais il ne recevait point de nouvelles de Novgorod : les habitans n’envoyaient au faux Dmitri, ni lettres de soumission, ni Voïévodes garottés ; il s’y trouvait un homme déterminé, intrépide et encore fidèle ! Ce guerrier était Pierre Basmanoff, frère d’Ivan-Basmanoff, tué, par des brigands, en 1604 ; il n’était connu, jusqu’alors, que par le sort extraordinaire de son père et de son grand-père qui, ayant tout sacrifié à la faveur d’Ivan, furent, par leur ruine, un exemple de la justice céleste. Courtisan comme eux, il réunissait de grandes qualités d’esprit, et même quelques nobles qualités du cœur, à une conscience facile ; et était capable, pour s’élever, des plus belles comme des plus mauvaises actions. Boris ne vit dans le jeune Basmanoff, que son mérite, et il le tira, ainsi que son frère, de l’état de disgrâce où était sa famille, pour l’élever à un rang distingué. En 1601, il lui