périr les principaux témoins de la mort de Dmitri (194), et en déguisant par des rapports évidemment faux, les horribles détails de cette catastrophe. À Ouglitche, à Pélim, bien des citoyens encore connaissaient cette triste vérité ; mais la haine contre le tyran était dans le cœur de tous les habitans de ces villes. On rapporte que le prince Vassili Schouisky fut celui qui affirma le plus solennellement, sur la place publique de Moscou, la mort du Tsarévitche, déclarant l’avoir vu dans son cercueil et dans la tombe. Le Patriarche écrivit la même chose dans toutes les provinces de la Russie, prenant à témoin la mère de Dmitri qui avait elle-même enterré son fils (195). Mais on connaissait trop bien la conscience peu scrupuleuse de Schouisky, et l’aveugle dévouement de Job pour Godounoff. On entendait le nom de la Tsarine religieuse, mais on ne la voyait pas, on ne pouvait lui parler : elle était renfermée de nouveau dans le couvent isolé de Vyksa.
Disposition générale des esprits. N’ayant point encore eu dans leur Histoire un pareil exemple d’imposture, et ne comprenant point cet excès d’audace ; aimant l’an-