Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/232

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officier, Pierre Schérémétieff, et le secrétaire du conseil Vlassieff, accompagnés de l’élite de la noblesse de Moscou, et chargés de paroles de colère de sa part. Il leur reprochait leur négligence, les accusait d’avoir laissé échapper de leurs mains, l’ennemi de l’État ; d’avoir rendu ainsi la victoire inutile ; et il produisit par là, un mécontentement général dans l’armée. Ceux qui, jusqu’alors, étaient restés fidèles à leurs sermens, qui avaient répandu leur sang dans les combats, et succombaient sous les fatigues de la guerre, se plaignirent de l’injustice du Tsar ; et les mal-intentionnés déclamèrent contre lui, encore plus hautement, afin d’augmenter la haine qu’on lui portait : ils purent se vanter d’y avoir réussi ; car, dès cet instant, suivant l’Annaliste, plusieurs Dignitaires de l’armée, furent visiblement disposés en faveur de l’Imposteur, et le désir de se défaire de Boris, s’empara des cœurs. La trahison germait déjà, mais la révolte n’éclatait pas encore. On observait, quoiqu’involontairement, une ancienne soumission envers le pouvoir légitime. Se conformant aux ordres sévères du Souverain, Mstis-