se serait certainement porté à un nouveau forfait pour ne pas perdre ce qu’il avait acquis par le crime. Dans une semblable disposition d’âme, l’homme peut-il trouver de la consolation dans la foi et l’espérance en Dieu ? Les temples étaient ouverts : Godounoff priait un Dieu inexorable, pour ceux qui ne connaissent ni la vertu, ni le repentir ! Mais il est sur la terre, un terme aux souffrances dans la fragilité de notre être !
Mort de Godounoff. Boris venait d’atteindre sa cinquante-troisième année : même dans la force de l’âge, il avait été sujet à des infirmités, surtout à de cruelles attaques de goutte ; et il n’est point étonnant qu’à l’approche de la vieillesse, ses forces physiques fussent épuisées par les souffrances morales. Le 13 avril, dans la matinée, Boris présida le Conseil, reçut des étrangers de distinction (219) ; dina avec eux dans la salle dorée ; et à peine fut-il sorti de table, qu’il se sentit frappé d’un mal subit : le sang lui jaillit avec violence du nez, des oreilles et de la bouche. Les Médecins, pour lesquels il avait toujours eu tant d’affection, ne purent arrêter les progrès rapides du mal. Il perdit