bientôt connaissance ; mais il eut encore le temps de bénir son fils, comme Tsar de la Russie, de se faire sacrer Moine sous le nom de Bogolep ; et deux heures après, il expira, dans la même chambre où il venait de traiter les Boyards et les Étrangers… !
Il est à regretter que la postérité n’ait rien recueilli de plus sur cette fin, qui offre un champ si vaste à la méditation. Qui n’aurait désiré voir et entendre Godounoff dans les derniers momens d’une pareille vie ? Lire dans ses regards et dans son âme troublée par l’approche soudaine de l’Éternité ? Devant lui était le trône, la couronne et la tombe : son épouse, ses enfans, ses proches, déjà victimes désignées du sort ; des esclaves ingrats, la trahison dans le cœur ; devant lui aussi était le signe sacré du christianisme, portant l’image de celui qui, peut-être, ne rejette pas un repentir même tardif… Le silence des contemporains semblable à un voile impénétrable, nous a dérobé un spectacle aussi imposant, et aussi instructif.
On assure que Godounoff dans un moment de désespoir (220), mit lui-même fin à sa vie