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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/241

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Néanmoins, le nom de Godounoff, un des plus sages Monarques du monde, est depuis plusieurs siècles et sera toujours prononcé avec horreur, à la gloire de l’éternelle et immuable justice. La postérité voit la place publique arrosée du sang de victimes innocentes ; Dmitri expirant sous le fer des assassins ; le vaincqueur de Pskof étranglé dans un souterrain ; et une foule d’illustres Seigneurs plongés dans l’obscurité des cachots et des cellules ; elle voit les odieuses récompenses offertes par la main Souveraine à d’infâmes délateurs ; elle voit un système de perfidie, d’impostures, d’hypocrisie envers Dieu et envers les hommes.. ! Partout le masque de la vertu ; et où trouve-t-on cette vertu elle-même ? Est-ce dans la justice de ses jugemens, dans sa générosité, dans son amour pour l’instruction publique, dans son zèle pour la grandeur de la Russie, dans sa politique pacifique et sage ? Mais cet éclat, brillant pour l’esprit, est froid pour le cœur convaincu, que dans aucune circonstance Boris n’aurait hésité à trahir ses sages principes de gouvernement si l’ambition l’avait exigé. Cependant, souillé