noff, en remettant le sceptre à celui qu’il savait être un aventurier de basse extraction, mais qui possédait des qualités brillantes et du courage ; qui était l’ami de l’illustre Souverain de Pologne, et qui semblait choisi par le sort pour accomplir une juste vengeance, sur la famille du meurtrier de Dmitri. Il pouvait se flatter de guider l’Imposteur dans la voie du bien, et, après avoir trompé la Russie, justifier cette supercherie, par le bonheur de l’Empire !
Il est possible que Basmanoff, en quittant la Capitale, fut encore indécis, disposé seulement à agir, selon les circonstances qui pourraient favoriser son ambition ; peut-être aussi ne se détermina-t-il à la trahison, que lorsqu’il vit les dispositions des Voïévodes et de l’armée, en faveur du faux Dmitri. Tous prêtèrent serment, sur la Croix, à Fédor, car personne n’osa, le premier, se montrer rebelle ; mais la plupart avec répugnance, ou avec découragement : et ceux qui, jusque-là, n’avaient pas cru au prétendu Dmitri, commencèrent à y ajouter foi, frappés par la mort subite de Godounoff ; y trouvant une nouvelle preuve que ce n’était point un imposteur, mais