véritablement l’héritier d’Ivan, qui venait réclamer sa propriété légitime ; car l’Éternel, disaient-ils (225), le protégeait et le conduisait visiblement au trône, dont il avait précipité l’Usurpateur. On remarqua que dans le serment qu’on avait prêté à Fédor, l’Imposteur n’était point nommé Otrépieff. On y avait mis, probablement sans intention, ces seuls mots : « Nous jurons de ne point nous joindre à celui qui prend le nom de Dmitri (226). Par conséquent, ajoutait-on, l’histoire du Diacre fugitif de Tchoudoff, se trouve solennellement déclarée n’être qu’une fable. Qui donc est ce Dmitri, si ce n’est le véritable » ? Cependant, les plus fidèles prévoyaient avec douleur que Fédor ne conserverait pas le trône. C’est ainsi que la disposition des cœurs et des esprits promettait une réussite facile à la trahison. Basmanoff observa, se détermina, et s’étant sans doute assuré, par des négociations secrètes, de la reconnaissance de l’Imposteur, il se prépara à lui faire don de la Russie.
L’Imposteur se renforce. Le faux Dmitri, laissé en liberté à Poutivle, s’était occupé pendant trois mois à fortifier