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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/255

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enchaîné au camp, où l’armée, dans son malheureux égarement, célébrait la trahison, comme la fête de la patrie. Personne n’osa plus témoigner le moindre doute, lorsqu’on vit le principal ennemi de l’Imposteur, le héros de Novgorod-Seversky reconnaître en lui le fils d’Ivan ; et la joie de revoir sur le trône l’antique dynastie des Tsars, étouffait les reproches de la conscience dans ces hommes aveuglés et séduits !… Ce jour mémorable, où Basmanoff se signala dans l’iniquité, vit également un autre traître se signaler par une lâche hypocrisie : le prince Vassili Galitzin se fit garrotter pour persuader à la Russie, en cas d’un changement de circonstances, que c’était forcément qu’il se livrait à l’Imposteur (234).

L’Armée après avoir trahi son serment à Fédor, s’engagea par un autre, et avec les témoignages du dévoûment le plus vif, à être fidèle au prétendu Dmitri. Elle fit savoir à l’Hetman Korella qu’ils servaient maintenant le même Souverain. La guerre cessa ; les défenseurs de Kromy sortirent de leurs tanières, et embrassèrent fraternellement sur les rem-