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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/257

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au dire de l’Annaliste, quelques nobles de Moscou, en fixant le faux Dmitri, reconnurent en lui le diacre Otrépieff : ils en frémirent, mais n’osèrent parler, et gémirent en secret. Jouant avec adresse le rôle d’un Monarque généreux, touché du repentir de ses coupables sujets, l’heureux Imposteur ne remercia pas l’armée, mais il lui pardonna, lui enjoignit de marcher contre Orel (237) ; et lui-même sortit de Poutivle, Marche sur Moscou. le 19 mai, pour la rejoindre, à la tête de six cents Polonais, de Cosaques du Don et de ses Russes, qui les premiers avaient donné le signal de la trahison. Il voulut voir les ruines de Kromy, illustrées par le courage de ses défenseurs ; il examina la place incendiée, le rempart, les casemates des Cosaques et le vaste camp fortifié où, pendant six semaines, plus de quatre-vingt mille soldats, protégés par soixante dix pièces de canon, s’étaient tenus dans l’inaction ; il en témoigna son étonnement, et se glorifia du miracle qu’avait opéré, en sa faveur, la bonté divine. En avançant il fut reçu par les voïévodes Michel Soltikoff, le prince Vassili-Galitzin, Schérémétieff, et le chef de la trahison,