les autres furent entraînés de force, et quelques-uns ne se joignirent à eux que par curiosité. Cette foule turbulente se précipita vers la grande place ; là, à un signal donné, tout rentra dans le silence pour entendre la lettre du faux Dmitri, adressée au conseil, aux nobles, aux dignitaires, aux employés civils et militaires, aux marchands et aux gens des classes moyennes et inférieures. « Vous avez juré à mon père, écrivait l’Imposteur, de ne jamais trahir ses enfans et sa postérité, et cependant vous avez accepté Godounoff pour Tsar ; je ne vous le reproche pas ; vous avez cru que Boris m’avait fait mourir dans mon enfance ; vous ne connaissiez point son hypocrisie, et vous n’avez pas osé résister à un homme qui s’était déjà rendu tout-puissant même sous le règne de Fédor, et qui dispensait, au gré de ses caprices, les faveurs et les châtimens. Séduits par lui, vous n’avez pas cru que, sauvé par l’Éternel, je venais près de vous avec amour et clémence. Un sang précieux a coulé, je le regrette, mais sans ressentiment ; votre ignorance, vos craintes vous excusent. Le sort en
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