est jeté, les villes et l’armée sont à moi ; oserez-vous allumer une guerre intestine, pour complaire à Marie Godounoff et à son fils ? Ils n’ont point pitié de la Russie : ce qu’ils possèdent ne leur appartient pas ; ils ont abreuvé de sang le pays de Seversk, et veulent la destruction de Moscou. Rappelez-vous ce que vous avez eu à souffrir de Godounoff ; vous Boyards, Voïévodes et Citoyens illustres, que de disgrâces, que d’humiliations, n’avez-vous point endurées ? Et vous, nobles et enfans Boyards, que n’avez-vous point souffert dans un service pénible et dans l’exil ? Et vous, marchands et étrangers, combien n’avez-vous pas été opprimés dans votre commerce, et accablés d’impôts exhorbitans ? Nous, au contraire, nous voulons vous accorder de grâces jusqu’ici sans exemple : aux Boyards et aux Dignitaires, de nouveaux honneurs et de nouveaux domaines ; aux Nobles et aux Employés, notre faveur souveraine ; aux Étrangers et aux Marchands, de nombreux priviléges ; et vous bénirez tous notre règne paisible et heureux. Oserez-vous de-
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