Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/281

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time. » Le faux Dmitri reçut leurs chefs avec une grande bienveillance : Confiance de l’Imposteur dans les Allemands. « Soyez pour moi ce que vous avez été pour Godounoff, leur dit-il, j’ai plus de confiance en vous que dans mes Russes. » Il voulut voir l’officier allemand qui avait porté l’étendart dans le combat de Dobrin, et lui ayant posé la main sur la poitrine, il loua son intrépidité. Les Russes ne pouvaient entendre ces éloges avec plaisir, mais ils étaient forcés de paraître satisfaits.

Entrée dans la Capitale. Le 20 juin, par un beau jour d’été, l’Imposteur fit son entrée solennelle à Moscou. La marche était ouverte par les Polonais, après eux venaient les timbaliers, les trompettes, une troupe de cavaliers armés de lances, les arquebusiers, des chars attelés de six chevaux, et les chevaux de main du Tsar, richement caparaçonnés ; ensuite marchaient les tambours et les régimens russes : enfin, le clergé portant la Croix, précédait le faux Dmitri qui, monté sur un cheval blanc, était revêtu d’un habit magnifique, et avait à son cou un collier éclatant, de la valeur de cent cinquante mille ducats ; il était environné de soixante