fois il le consultait et suivait ses avis ; mais le plus souvent il les négligeait, n’écoutant en tout que son propre jugement ou sa folie. Tout en outrageant les Boyards par sa grossièreté, il leur permettait, dans leurs entretiens avec lui, une liberté inconvenante et contraire à la haute idée que les Russes se faisaient du rang suprême. Aussi les Boyards, en butte à ses mépris, étaient eux-mêmes loin de le respecter à l’égal des souverains ses prédécesseurs.
L’Imposteur refroidit également, par ses nombreuses inconséquences, l’amour que le peuple lui portait. Ayant acquis quelques connaissances par l’étude, et dans ses rapports avec des Polonais de distinction, il se croyait un sage, se moquait de la prétendue superstition des Russes pieux, et, à leur grand scandale, il ne voulait point faire le signe de la croix devant les images ; il défendit aussi de bénir et d’asperger d’eau sainte la table du Tsar, et s’y plaçait au son de la musique, aulieu des prières usitées (268). Les Russes n’étaient pas moins scandalisés de la bienveillance qu’il témoignait aux Jésuites, auxquels