le marchand Fédor-Koneff et d’autres, cherchaient à insinuer au peuple, que Godounoff et Job avaient déclaré la vérité, en disant que Dmitri était un fourbe, un hérétique, l’instrument des Polonais et des papistes (279).
Mais le faux Dmitri avait encore beaucoup de serviteurs dévoués. Basmanoff découvrit et dénonça ce complot, dangereux par le rang de son auteur. On arrêta Schouisky avec ses frères, et on les fit juger, comme on n’avait encore jugé personne en Russie, par une assemblée d’hommes choisis dans tous les rangs et dans toutes les classes. L’Annaliste assure que le prince Vassili-Schouisky, dans cette seule circonstance de sa vie, se conduisit en héros : il ne se rétracta point et continua à soutenir généreusement la vérité. Les juges, saisis d’une horreur véritable ou simulée, voulurent par leurs cris, étouffer la voix, qui prononçait de semblables blasphèmes contre leur Monarque. On mit Schouisky à la torture ; mais il garda le silence et refusa de nommer aucun de ses complices. Il fut seul condamné à mort ; ses frères furent privés de la liberté. Le peuple se pressait en silence, sur la