Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/306

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

place des exécutions (280), où, comme sous le règne d’Ivan, se tenait le Boyard condamné, au milieu des instrumens du supplice, et d’un détachement de soldats, de streletz et de cosaques. Les murs et les tours du Kremlin, étaient également garnis de troupes armées, pour en imposer aux Moscovites ; et Pierre Basmanoff, un papier à la main, dit au peuple, au nom du Tsar : « Le Grand-Boyard Vassili-Schouisky m’a trahi, moi Dmitri, fils d’Ivan, souverain de toute la Russie ; il a employé la calomnie et la médisance pour m’aliéner le cœur de mes fidèles sujets ; il m’a nommé un Tsar imposteur ; il a voulu me renverser du Trône : voilà pourquoi il est condamné au supplice. Qu’il meure comme traître et calomniateur ». Le peuple qui avait toujours aimé les Schouisky, gardait un morne silence, et il versa des larmes, lorsque l’infortuné prince Vassili, déjà dépouillé de ses vêtemens par le bourreau, dit à haute voix aux spectateurs : « frères, je meurs pour la vérité, la religion chrétienne et pour vous (281) ». La tête du condamné était déjà sur le billot.… Tout à coup on en-