Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/310

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lui le diacre Grégoire ; mais il avait probablement échappé à la persécution, par de feints ou de lâches témoignages de dévoûment à l’Imposteur. La crainte imposait silence à bien d’autres individus, en sorte que la Capitale paraissait tranquille. Néanmoins l’Imposteur était devenu plus circonspect, et se méfiant des Moscovites, il s’entoura de nouveau d’étrangers (285). Allemands garde du corps. Il choisit trois cents Allemands pour ses gardes du corps ; il les divisa en trois compagnies, sous le commandement de trois capitaines : le Français Margeret, le Livonien Knoutzen et l’Écossais Vandeman ; il les vêtit magnifiquement en damas et en velours, les arma de hallebardes, d’espontons, de haches, et de guidons avec des aigles d’or et des glands d’or et d’argent. Il donna à chaque soldat, outre un domaine, quarante à soixante-dix roubles d’appointemens, et, dès cet instant, il ne sortit jamais seul, se faisant toujours accompagner par ces nouveaux gardes, suivis, mais de loin, par les Boyards et les gens de la Cour : mesure digne d’un vagabond porté au Trône par un jeu du Destin : Trois cents haches et hallebardes étrangères