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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/32

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Tsar de Moscou, et lui répondit tranquillement : « Je ne me suis pas rendu auprès de lui dans de meilleurs temps et lorsque j’étais riche et dans la force de l’âge ; irai-je aujourd’hui y chercher une mort honteuse ? Je suis aveugle et sourd, pauvre et orphelin ; je ne regrette point mes richesses, mais je pleure Asmanak, mon fils chéri, pris par les Russes. Seul avec lui j’aurais encore désiré vivre sans royaume et sans fortune, sans mes femmes et sans mes autres enfans. Maintenant j’envoie le reste de ma famille en Bukharie, et moi, je me rends auprès des Nogais ». Il n’avait ni vêtemens chauds ni chevaux, et il en demandait comme une aumône aux habitans de la contrée de Tchata naguère ses sujets, mais qui s’étaient déjà engagés à être tributaires de la Russie. Ils lui envoyèrent un cheval et une pelisse. Koutchoum retourna sur le champ de bataille, et là, en présence de Toul-Mehmet, il s’occupa pendant deux jours de l’inhumation des morts, le troisième, et il se jeta sur un cheval et disparut pour l’Histoire. Il ne resta que des bruits incertains sur sa fin déplorable. On dit