mond, tomba à ses pieds, et versa des larmes d’attendrissement, au grand mécontentement de l’Ambassadeur, qui voyait en cela une humiliation pour la future épouse de son Maître : mais on lui répondit que Sigismond était encore son souverain, puisqu’elle n’avait point quitté Cracovie. Le Roi, après avoir affectueusement relevé Marine, lui dit : « Miraculeusement élevée par Dieu, n’oublie pas ce que tu dois aux lieux où tu reçus le jour et ton éducation ; au pays où tu laisses tes parens, et où une fortune inouie est venue te trouver. Entretiens dans ton époux, une juste amitié pour nous, et la reconnaissance qu’il doit à ce que nous avons fait, moi et ton père, pour lui. Conserve dans ton cœur la crainte de Dieu ; respecte tes parens, et ne renonce jamais aux usages polonais ». Puis se découvrant, le Roi donna sa bénédiction à Marine ; il la remit de ses propres mains, entre celles de l’Ambassadeur, et permit au Voïévode de Sendomir de l’accompagner en Russie. Vlassieff expédia immédiatement à son maître, la bague de la fiancée et son portrait ; il passa encore quelques
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