bienheureusement pour eux ; car tout se préparait déjà à Moscou, pour l’accomplissement terrible de la vengeance du peuple.
Événemens à Moscou. Le faux Dmitri s’étant entouré de gardes étrangers, et voyant la tranquillité régner dans la capitale, la soumission et la bassesse à la cour, reprit toute sa sécurité ; il croyait à une certaine prédiction qui lui promettait un règne de trente-quatre ans (303), et passait son temps dans les festins, aux noces des Boyards, leur ayant permis de choisir des épouses et de se marier à leur gré ; ce qui n’avait pas existé sous le règne de Godounoff. Quoique dans un âge déjà avancé, le plus illustre des Boyards, le prince Mstislafsky, profita de cette liberté, et l’Imposteur lui accorda une cousine de la tsarine religieuse Marpha. Il semblait aussi que Moscou partageait sincèrement les plaisirs du Tsar ; jamais il n’y avait eu dans cette ville plus de festins et de tumulte ; jamais on n’y avait vu autant d’argent en circulation ; car les Allemands, les Polonais et les Cosaques, compagnons du faux Dmitri, enrichis par ses générosités, semaient l’or à pleines mains (304), au grand avantage