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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/329

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Capitale, tout autre en apparence : il semblait être le plus dévoué de ses partisans ; et il gagna, par ce moyen, la confiance particulière de l’Imposteur, contre l’avis de plusieurs de ses conseillers, qui disaient que la clémence, quelquefois approuvée par la politique, pouvait épargner un traître et un parjure, mais qu’il était toujours téméraire de se fier à ses nouveaux sermens : que Schouisky, lorsqu’il, n’avait encore reçu de Dmitri que des marques de bienveillance, avait conjuré sa perte ; et que maintenant, déshonoré par lui, et ayant supporté les tourmens et la crainte de la mort, il ne pouvait avoir conçu tout à coup de l’attachement pour celui qui l’avait puni, quoique légitimement ; qu’il devait au contraire ne respirer que haine et vengeance, et qu’il cachait ces sentimens, sous le masque du repentir. Ces avis étaient vrais : Schouisky avait la ferme résolution de périr ou de perdre le faux Dmitri. Mais l’inconséquent et orgueilleux Otrépieff faisant parade, moins encore de clémence que d’intrépidité, répondait, qu’il trouvait un véritable plaisir dans la générosité ; qu’il aimait à pardonner entièrement