Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/331

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d’assaut. Au lieu d’armes, on donna aux uns et aux autres des boules de neige. Le combat commença, et l’Imposteur, à la tête des Allemands, se précipita le premier dans la forteresse, remporta la victoire et s’écria : C’est ainsi que je m’emparerai d’Azof. Il ordona un second assaut : mais beaucoup de Russes étaient couverts de sang ; car les Allemands, dans le fort de la mêlée, en jetant de la neige contre eux, avaient aussi lancé des pierres. Cette cruelle plaisanterie, que le Tsar laissa impunie, irrita tellement les Russes, que le faux Dmitri craignait un combat réel entr’eux (307) : ses gardes du corps et ses Polonais se hâtèrent de les séparer et de retourner à Moscou ».

La haine contre les étrangers, qui retombait aussi sur le Tsar si partial pour eux, s’augmentait tous les jours par leur imprudence. D’après la permission du faux Dmitri, ils avaient un libre accès dans nos églises : mais ils s’y conduisaient avec la plus grande irrévérence, agitant leurs armes, comme s’ils se préparaient au combat ; s’appuyant et se couchant sur les tombeaux des saints. Les