Souverain habile, dans la crainte de livrer la Patrie au fléau de l’anarchie. Tel était probablement l’avis d’un grand nombre dans les premiers jours du règne de l’Imposteur : sachant quel il était, on espérait qu’au moins cet homme extraordinaire, doué de quelques qualités brillantes, se rendrait digne de son bonheur, par des actions méritoires ; mais on ne vit que de l’extravagance, et l’on se souleva contre lui.
Moscou à cette époque ne doutait plus, dit-on, de l’identité d’Otrépieff avec le faux Dmitri. Il est intéressant de savoir que ceux même qui l’approchaient de plus près, ne se cachaient point entre eux la vérité ; et Basmanoff dans un entretien sincère avec deux Allemands dévoués au faux Dmitri, leur dit : « Il est votre père et vous êtes heureux en Russie : joignez-vous à moi pour prier Dieu pour lui ; malgré qu’il ne soit pas le fils d’Ivan, il est notre Souverain, puisque nous lui avons prêté serment, et que nous ne pouvons en trouver un meilleur (313) ». C’est ainsi que Basmanoff justifiait son dévoûment à l’Imposteur. D’autres pensaient qu’un serment prêté