par erreur ou par crainte, n’en était point un réel. Cette idée avait été naguère suggérée au peuple, par les amis du faux Dmitri, lorsqu’ils l’engageaient à trahir le jeune Fédor.
Schouisky profitait également de cette heureuse idée, pour rassurer les Russes consciencieux, et pour précipiter du Trône l’Aventurier : il fallait s’ouvrir à des gens de toutes conditions, trouver des complices dans le Conseil, dans le Clergé, dans l’armée et parmi les Citoyens. Schouisky avait déjà éprouvé le danger des intrigues ; il avait été conduit à l’échafaud, par l’indiscrétion de ses co-opérateurs : mais depuis cette époque, la haine générale qu’on portait au faux Dmitri, avait encore mûri, et répondait du secret pour l’avenir. En effet, il n’y eut ni traîtres, ni dénonciateurs, et Schouisky, sous les yeux même de l’Imposteur, et passant avec lui les jours dans les festins, organisa une conjuration, dont le fil, partant du Conseil suprême, passait par toutes les classes de la nation, jusqu’au peuple de Moscou ; en sorte que plusieurs même des affidés d’Otrépieff, révoltés de son obstination à persister dans sa con-