Le 25 avril, après une entrée magnifique dans la Capitale (325), Mnichek vit avec transport son gendre futur sur un trône éclatant, entouré des Boyards et du Clergé ; le Patriarche et les Évêques étaient assis à sa droite, et les Boyards à sa gauche. Mnichek baisa la main du faux Dmitri, et en prononçant son discours, Discours de Mnichek. les paroles lui manquèrent pour exprimer son bonheur : « Je ne sais, dit-il, quel est le sentiment qui, dans ce moment, domine mon âme, si c’est un étonnement extrême, ou une joie inexprimable ? Jadis nous avons versé des larmes d’attendrissement au récit déplorable de la mort prétendue de Dmitri, et aujourd’hui nous le voyons ressuscité ! Il y a peu de temps encore qu’avec une autre espèce de douleur, avec un intérêt sincère et tendre, je serrais la main d’un bani, mon hôte affligé, et cette main, aujourd’hui souveraine, je la baise avec respect…! Ô Fortune ! comme tu te joues des humains…!! Mais que dis-je ? Ce n’est point l’aveugle Fortune, mais la Providence que nous admirons dans ton destin. C’est elle qui t’a sauvé et élevé pour la con-