Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/36

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chions Politique extérieure. à avoir partout la paix et à faire des acquisitions sans guerre ; nous tenant toujours sur la défensive ; nous n’ajoutions pas foi à l’amitié de ceux dont les intérêts ne s’accordaient pas avec les nôtres, et nous ne perdions aucune occasion de leur nuire, sans manquer ostensiblement aux traités.

Le Khan, tout en assurant la Russie de son amitié, différait toujours la conclusion solennelle d’un nouveau traité avec le nouveau Tsar. Cependant les cosaques du Don ne cessaient d’inquiéter la Tauride par leurs incursions, et les brigands de la Crimée se répandaient dans le pays de Bielgorod (29) : enfin, au mois de juin 1602, Kazi-Ghiréï, ayant accepté nos présens, estimés à quatorze mille roubles, remit, à l’ambassadeur prince Grégoire Volkonsky, et avec toutes les cérémonies d’usage, la formule du serment ; mais il demandait encore trente mille roubles, et se plaignait que les Russes resserraient les possessions du Khan, en élevant des forteresses dans les stèpes dont les Tatares avaient eu jusque là la jouissance.

« Ne voyons-nous pas, dit-il, votre intention hostile ? vous voulez nous étouffer dans une