Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/37

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enceinte de murailles, et pourtant je suis votre ami, un ami comme il y en a peu. Le Sultan conserve l’idée de marcher contre la Russie, je lui dis toujours ; la distance est grande ; il y a dans ce pays des déserts, des bois, des rivières, des marais et des boues impratiquables ». Le Tsar répondit que son trésor était épuisé par les sommes qu’il avait distribuées à l’armée et au peuple ; que les forteresses n’étaient construites que pour la sûreté de nos communications avec le Khan et pour mettre un frein à la rapacité des cosaques du Don ; que d’ailleurs ayant une armée formidable, nous ne redoutions pas le sultan. Achmet-Tchélubeï, favori de Kazi-Ghireï, envoyé auprès du Tsar avec le traité d’alliance, exigea de lui le serment d’exécuter fidèlement les conventions. Boris prit en main un livre, qui, sans aucun doute, n’était pas l’Évangile, et dit : « je promets une amitié sincère à Kazi-Ghiréï. Voilà mon plus grand serment ». Il ne voulut ni baiser la croix, ni montrer le livre à Tchélubéï, à qui l’on assura que c’était par une amitié particulière pour le Khan, que le Souverain de la Russie avait prononcé verbale-