Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/390

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de la Sainte-Vierge de Vladimir, et en s’écriant : « Au nom de l’Éternel, marchez contre l’odieux hérétique », il leur désigna le palais, vers lequel la foule en tumulte se précipitait déjà avec des cris menaçans, mais où régnait encore un silence profond !

Réveillé par le son du tocsin (378) le faux Dmitri quitte son lit, s’habille à la hâte et demande le motif de cette allarme. On lui répond que, probablement un incendie a éclaté dans Moscou ; mais il entend les cris féroces du peuple et aperçoit de sa fenêtre une forêt de piques et l’éclat des glaives ; il appelle Basmanoff qui couchait au palais, et lui ordonne de s’informer du sujet de l’émeute. Ce Boyard d’un caractère résolu, avait été traître, mais il ne pouvait l’être qu’une fois. Après avoir trahi son Souverain légitime, il eut rougi de trahir l’Imposteur ; et puisqu’il n’avait pu le rendre plus sage et le sauver, il ne voulait pas du moins l’abandonner dans le danger.

Basmanoff rencontra la foule déjà dans le vestibule : « Où allez-vous, leur dit-il » ? Plusieurs voix lui crièrent : « Mène-nous près