Aller au contenu

Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/391

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de l’Imposteur, livre-nous ton vagabond ». Basmanoff rentra avec précipitation, ferma la porte derrière lui, ordonnant aux gardes-du-corps de ne point laisser entrer les rebelles et courant désespéré auprès du Tsar, il lui dit : « Tu n’as pas voulu me croire, tout est fini : Moscou s’est soulevée, on demande ta tête ; sauve-toi ». À peine a-t-il achevé ces mots qu’un gentilhomme sans armes, qui, sur ses pas, s’était introduit dans les appartemens, se présente et exige que le prétendu fils d’Ivan, paraisse devant le peuple, pour lui rendre compte de ses iniquités (379). Basmanoff d’un coup de sabre lui fend la tête. Le faux Dmitri lui-même s’empare de la hallebarde d’un de ses gardes-du-corps nommé Schvartzhoff, ouvre la porte du vestibule, et d’un air intrépide, menaçant le peuple, il lui crie : « Je ne suis point un Godounoff pour vous ». On lui répond par une décharge de mousqueterie, et les Allemands referment la porte : ils n’étaient que cinquante, et il n’y avait dans les appartemens intérieurs du palais que vingt ou trente Polonais domestiques et musiciens, (380) seuls défenseurs, dans cette heure me-