éternelle, comme ayant participé à une odieuse imposture, et elle n’hésita pas ; car elle avait encore de la conscience et était déchirée de remords. Que d’hommes faibles ne succomberaient pas à la tentation du mal, s’ils pouvaient prévoir combien un crime coûte au cœur !
Remarquons de plus une circonstance digne d’attention : Schouisky travaillait à la perte du faux Dmitri, et fut sauvé du supplice par les instantes prières de la Tsarine religieuse, malgré un péril évident pour son prétendu fils, qu’il accusait d’imposture. Un calomniateur traitre, aurait-il eut des droits à une protection si zélée ! Mais le salut de Schouisky calmait la conscience de la coupable Marpha. Ajoutons à cela le récit vraisemblable d’un étranger, qui se trouvait alors à Moscou : il dit que l’Imposteur avait ordonné d’exhumer le corps de Dmitri, de l’église Cathédrale d’Ouglitche, et de l’enterrer dans un autre endroit, comme le corps d’un fils de prêtre ; mais que la Tsarine religieuse ne lui avait point permis de le faire, épouvantée par l’idée de priver de la tombe royale, son fils véritable (405).