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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/427

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Polonais, ni le bonheur de plaire à la fille de Mnichek. L’Imposteur qui joignait à un esprit naturel, ardent et prompt, le don de la parole, les connaissances d’un homme qui avait fait des études, une hardiesse et une force d’âme et de volonté extraordinaires, joua pourtant fort mal son rôle de Souverain ; manquant non seulement d’habileté dans l’art de gouverner, mais aussi de toute dignité extérieure : à travers la magnificence du pouvoir on voyait percer l’aventurier dans le Tsar. Les Polonais sincères en portaient le même jugement. Jusqu’à présent nous n’avons rencontré de difficultés que dans un seul témoignage important : le capitaine Margeret, connu en Europe, qui avait servi avec zèle Boris et l’Imposteur, et qui avait vu de ses propres yeux les hommes et les événemens, assurait Henri IV, le fameux historien De Thou, et les lecteurs de son ouvrage sur l’Empire de Moscou, que le faux Dmitri n’était pas Grégoire Otrépieff, mais un tout autre homme. Il rapporte qu’Otrépieff s’était enfui avec l’Imposteur, en Lithuanie, et qu’ils étaient revenus ensemble en Russie ; qu’il se condui-