Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/45

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quelques partisans secrets en Livonie ; mais Sigismond et Charles y avaient des troupes ; et cette province pouvait-elle, quand même elle l’aurait voulu, songer à envoyer une ambassade solennelle en Russie ? 3o. Gustave perdit l’amitié de Boris qui pensait lui faire épouser sa fille Xénie, à condition qu’il professerait la même religion qu’elle ; mais Gustave ne consentit ni à renoncer à sa foi, ni à abandonner une maîtresse qu’il avait amenée avec lui de Dantzick (36), ni à servir d’instrument aveugle à notre politique, au détriment de la Suède. Il demanda la permission de partir, et échauffé par le vin, en présence de Fidler, médecin de Boris, il menaça de mettre le feu à Moscou, si on ne lui accordait pas la liberté de quitter la Russie. Fidler en fit son rapport au boyard Siméon Godounoff, et celui-ci le dit au Tsar qui, dans sa colère, ôta à l’ingrat ses trésors et ses villes, et ordonna de le garder prisonnier dans le palais qu’il habitait ; mais bientôt il se radoucit et lui donna, au lieu de Kalouga, la ville ruinée d’Ouglitche. Gustave, en 1601, fut de nouveau reçu chez le Tsar, mais ne dîna plus avec