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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/87

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supporter notre domination, quoique vaine, dans un pays qu’il regardait comme un domaine de ses ancêtres. Il comprit le système de la politique de Boris, qui, tout en se réjouissant des sanglantes querelles du Schah et du Sultan, évitait d’y prendre part. Abbas ordonna donc à Constantin de tuer son père sous prétexte de son dévoûment aux Turcs ; mais en effet, à cause du serment de fidélité qu’il nous avait prêté ; serment téméraire et imprudent pour le malheureux Alexandre, puisqu’en cherchant un protecteur éloigné et si peu sûr, il irritait deux oppresseurs voisins. Cependant Constantin, qui n’était que l’instrument de la vengeance d’Abbas, et qui avait passé dans les larmes toute la nuit qui précéda son horrible parricide, assura l’Ambassadeur de Boris, que le Schah n’avait point de part à cet événement : « Mon père, dit-il, est devenu la victime de la désunion de ses fils, malheur très-ordinaire dans notre pays. Alexandre lui-même, avait fait périr son père et tué son frère de sa propre main ; j’en ai fait autant, est-ce pour le bien ou pour le mal ? Je l’ignore ; mais du moins je