Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/152

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sa faute, mais parce qu’il n’a eu ni le temps, ni la possibilité de s’améliorer ?

3. L’homme qui fait mal, parce qu’il n’a pu s’éclairer, est-il passible d’un état de choses qui n’a pas dépendu de lui ?

4. On travaille à éclairer les hommes, à les moraliser, à les civiliser ; mais, pour un que l’on éclaire, il y en a des millions qui meurent chaque jour avant que la lumière soit parvenue jusqu’à eux ; quel est le sort de ceux-ci ? Sont-ils traités comme des réprouvés ? Dans le cas contraire, qu’ont-ils fait pour mériter d’être sur le même rang que les autres ?

5. Quel est le sort des enfants qui meurent en bas âge avant d’avoir pu faire ni bien ni mal ? S’ils sont parmi les élus, pourquoi cette faveur sans avoir rien fait pour la mériter ? Par quel privilège sont-ils affranchis des tribulations de la vie ?

Y a-t-il une doctrine qui puisse résoudre ces questions ? Admettez des existences consécutives, et tout est expliqué conformément à la justice de Dieu. Ce que l’on n’a pu faire dans une existence, on le fait dans une autre ; c’est ainsi que personne n’échappe à la loi du progrès, que chacun sera récompensé selon son mérite réel, et que nul n’est exclu de la félicité suprême, à laquelle il peut prétendre, quels que soient les obstacles qu’il ait rencontrés sur sa route.

Ces questions pourraient être multipliées à l’infini, car les problèmes psychologiques et moraux qui ne trouvent leur solution que dans la pluralité des existences sont innombrables ; nous nous sommes borné aux plus généraux. Quoi qu’il en soit, dira-t-on peut-être, la doctrine de la réincarnation n’est point admise par l’Église ; ce serait donc le renversement de la religion. Notre but n’est