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un regret de ne voir aucun ami se rappeler à leur mémoire ?

« Que leur fait la terre ? On n’y tient que par le cœur. Si l’amour n’y est pas, il n’y a plus rien qui y rattache l’Esprit : il a tout l’univers à lui. »

323. La visite au tombeau procure-t-elle plus de satisfaction à l’Esprit qu’une prière faite chez soi ?

« La visite au tombeau est une manière de manifester qu’on pense à l’Esprit absent : c’est l’image. Je vous l’ai dit, c’est la prière qui sanctifie l’acte du souvenir ; peu importe le lieu, si elle est dite par le cœur. »

324. Les Esprits des personnes auxquelles on élève des statues ou des monuments assistent-ils à ces sortes d’inauguration, et les voient-ils avec plaisir ?

« Beaucoup y viennent lorsqu’ils le peuvent, mais ils sont moins sensibles à l’honneur qu’on leur fait qu’au souvenir. »

325. D’où peut venir à certaines personnes le désir d’être enterrées dans un endroit plutôt que dans un autre ? Y reviennent-elles plus volontiers après leur mort ; et cette importance attachée à une chose matérielle est-elle un signe d’infériorité chez l’Esprit ?

« Affection de l’Esprit pour certains lieux ; infériorité morale. Que fait un coin de terre plutôt qu’un autre pour l’Esprit élevé ? Ne sait-il pas que son âme sera réunie à ceux qu’il aime, quand même leurs os sont séparés ?

― La réunion des dépouilles mortelles de tous les membres d’une même famille doit-elle être considérée comme une chose futile ?

« Non ; c’est un pieux usage et un témoignage de sympathie pour ceux que l’on a aimés ; si cette réunion importe peu aux Esprits, elle est utile aux hommes : les souvenirs sont plus recueillis. »