Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/211

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tion dont l’Esprit, par lui-même et dans son for intérieur, a parfaite conscience, mais dont il n’est pas maître d’arrêter le cours. »

― C’est alors toujours le corps et non l’Esprit qui est désorganisé ?

« Oui, mais il ne faut pas perdre de vue que, de même que l’Esprit agit sur la matière, celle-ci réagit sur lui dans une certaine mesure, et que l’Esprit peut se trouver momentanément impressionné par l’altération des organes par lesquels il se manifeste et reçoit ses impressions. Il peut arriver qu’à la longue, quand la folie a duré longtemps, la répétition des mêmes actes finisse par avoir sur l’Esprit une influence dont il n’est délivré qu’après sa complète séparation de toute impression matérielle. »

376. D’où vient que la folie porte quelquefois au suicide ?

« L’Esprit souffre de la contrainte qu’il éprouve et de l’impuissance où il est de se manifester librement, c’est pourquoi il cherche dans la mort un moyen de briser ses liens. »

377. L’Esprit de l’aliéné se ressent-il après la mort du dérangement de ses facultés ?

« Il peut s’en ressentir quelque temps après la mort jusqu’à ce qu’il soit complètement dégagé de la matière, comme l’homme qui s’éveille se ressent quelque temps du trouble où le sommeil l’a plongé. »

378. Comment l’altération du cerveau peut-elle réagir sur l’Esprit après la mort ?

« C’est un souvenir ; un poids pèse sur l’Esprit, et comme il n’a pas eu l’intelligence de tout ce qui s’est passé durant sa folie, il lui faut toujours un certain temps pour se remettre au courant ; c’est pour cela que plus a duré la folie pendant la vie, plus longtemps dure la gêne, la con-