Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/277

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nos projets et dérouter nos prévisions ; en un mot, sont-ils les auteurs de ce que l’on appelle vulgairement les petites misères de la vie humaine ?

« Ils se plaisent à ces tracasseries qui sont pour vous des épreuves afin d’exercer votre patience ; mais ils se lassent quand ils voient qu’ils ne réussissent pas. Cependant, il ne serait ni juste, ni exact de les charger de tous vos mécomptes, dont vous-mêmes êtes les premiers artisans par votre étourderie ; car crois bien que si ta vaisselle se casse, c’est plutôt le fait de ta maladresse que celui des Esprits. »

― Les Esprits qui suscitent des tracasseries agissent-ils par suite d’une animosité personnelle, ou bien s’attaquent-ils au premier venu, sans motif déterminé, uniquement par malice ?

« L’un et l’autre ; quelquefois ce sont des ennemis que l’on s’est fait pendant cette vie ou dans une autre, et qui vous poursuivent ; d’autres fois, il n’y a pas de motifs. »

531. La malveillance des êtres qui nous ont fait du mal sur la terre s’éteint-elle avec leur vie corporelle ?

« Souvent ils reconnaissent leur injustice et le mal qu’ils ont fait ; mais souvent aussi, ils vous poursuivent de leur animosité, si Dieu le permet, pour continuer de vous éprouver. »

― Peut-on y mettre un terme et par quel moyen ?

« Oui, on peut prier pour eux, et en leur rendant le bien pour le mal, ils finissent par comprendre leurs torts ; du reste, si l’on sait se mettre au-dessus de leurs machinations, ils cessent en voyant qu’ils n’y gagnent rien. »

L’expérience prouve que certains Esprits poursuivent leur vengeance d’une existence à l’autre, et que l’on expie ainsi tôt ou tard les torts que l’on peut avoir eus envers quelqu’un.