Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/296

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« Dieu ne sait-il pas si son général remportera la victoire ou sera vaincu ? Il le sait, soyez-en sûrs, et ses plans, quand ils sont importants, ne reposent point sur ceux qui doivent abandonner leur œuvre au milieu de leur travail. Toute la question est, pour vous, dans la connaissance de l’avenir que Dieu possède, mais qui ne vous est pas donnée. »

580. L’Esprit qui s’incarne pour accomplir une mission a-t-il la même appréhension que celui qui le fait comme épreuve ?

« Non ; il a l’expérience. »

581. Les hommes qui sont le flambeau du genre humain, qui l’éclairent par leur génie, ont certainement une mission ; mais dans le nombre, il y en a qui se trompent et qui, à côté de grandes vérités, répandent de grandes erreurs. Comment doit-on considérer leur mission ?

« Comme faussée par eux-mêmes. Ils sont au-dessous de la tâche qu’ils ont entreprise. Il faut cependant tenir compte des circonstances ; les hommes de génie ont dû parler selon les temps, et tel enseignement qui paraît erroné ou puéril à une époque avancée pouvait être suffisant pour son siècle. »

582. Peut-on considérer la paternité comme une mission ?

« C’est sans contredit une mission ; c’est en même temps un devoir très grand et qui engage, plus que l’homme ne le pense, sa responsabilité pour l’avenir. Dieu a mis l’enfant sous la tutelle de ses parents pour que ceux-ci le dirigent dans la voie du bien, et il a facilité leur tâche en lui donnant une organisation frêle et délicate qui le rend accessible à toutes les impressions ; mais il en est qui s’occupent plus de redresser les arbres de leur jardin et