Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/309

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apte à vivre sur la terre. Ce cas n’est pas fréquent, et serait plutôt une exception. »

608. L’Esprit de l’homme, après sa mort, a-t-il la conscience des existences qui ont précédé pour lui la période de l’humanité ?

« Non, car ce n’est pas de cette période que commence pour lui la vie d’Esprit, et c’est même à peine s’il se souvient de ses premières existences comme homme, absolument comme l’homme ne se souvient plus des premiers temps de son enfance et encore moins du temps qu’il a passé dans le sein de sa mère. C’est pourquoi les Esprits vous disent qu’ils ne savent pas comment ils ont commencé. » (78).

609. L’Esprit, une fois entré dans la période de l’humanité, conserve-t-il des traces de ce qu’il était précédemment, c’est-à-dire de l’état où il était dans la période qu’on pourrait appeler antéhumaine ?

« C’est selon la distance qui sépare les deux périodes et le progrès accompli. Pendant quelques générations, il peut y avoir un reflet plus ou moins prononcé de l’état primitif, car rien dans la nature ne se fait par brusque transition ; il y a toujours des anneaux qui relient les extrémités de la chaîne des êtres et des événements ; mais ces traces s’effacent avec le développement du libre arbitre. Les premiers progrès s’accomplissent lentement, parce qu’ils ne sont pas encore secondés par la volonté ; ils suivent une progression plus rapide à mesure que l’Esprit acquiert une conscience plus parfaite de lui-même. »

610. Les Esprits qui ont dit que l’homme est un être à part dans l’ordre de la création se sont donc trompés ?

« Non, mais la question n’avait pas été développée, et il est d’ailleurs des choses qui ne peuvent venir qu’en