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prouve, et qu’il l’eût faite lui-même s’il eût pu, ou s’il eût osé. »

641. Le désir du mal est-il aussi répréhensible que le mal même ?

« C’est selon ; il y a vertu à résister volontairement au mal dont on éprouve le désir, quand surtout on a la possibilité de satisfaire ce désir ; si ce n’est que l’occasion qui manque, on est coupable. »

642. Suffit-il de ne point faire de mal pour être agréable à Dieu et assurer sa position à venir ?

« Non, il faut faire le bien dans la limite de ses forces ; car chacun répondra de tout le mal qui aura été fait à cause du bien qu’il n’aura pas fait. »

643. Y a-t-il des personnes qui, par leur position, n’aient pas la possibilité de faire du bien ?

« Il n’y a personne qui ne puisse faire du bien : l’égoïste seul n’en trouve jamais l’occasion. Il suffit d’être en rapport avec d’autres hommes pour trouver à faire le bien, et chaque jour de la vie en donne la possibilité à quiconque n’est pas aveuglé par l’égoïsme ; car faire le bien, ce n’est pas seulement être charitable, c’est être utile dans la mesure de votre pouvoir toutes les fois que votre secours peut être nécessaire. »

644. Le milieu dans lequel certains hommes se trouvent placés n’est-il pas pour eux la source première de beaucoup de vices et de crimes ?

« Oui, mais c’est encore là une épreuve choisie par l’Esprit à l’état de liberté ; il a voulu s’exposer à la tentation pour avoir le mérite de la résistance. »

645. Quand l’homme est en quelque sorte plongé dans l’atmosphère du vice, le mal ne devient-il pas pour lui un entraînement presque irrésistible ?

« Entraînement, oui ; irrésistible, non ; car, au milieu