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« Oui, sans la force et la santé le travail est impossible. »

719. L’homme est-il blâmable de rechercher le bien-être ?

« Le bien-être est un désir naturel ; Dieu ne défend que l’abus, parce que l’abus est contraire à la conservation ; il ne fait point un crime de rechercher le bien-être, si ce bien-être n’est acquis aux dépens de personne, et s’il ne doit affaiblir ni vos forces morales, ni vos forces physiques. »

720. Les privations volontaires, en vue d’une expiation également volontaire, ont-elles un mérite aux yeux de Dieu ?

« Faites le bien aux autres et vous mériterez davantage. »

― Y a-t-il des privations volontaires qui soient méritoires ?

« Oui, la privation des jouissances inutiles, parce qu’elle détache l’homme de la matière et élève son âme. Ce qui est méritoire, c’est de résister à la tentation qui sollicite aux excès ou à la jouissance des choses inutiles ; c’est de retrancher de son nécessaire pour donner à ceux qui n’ont pas assez. Si la privation n’est qu’un vain simulacre, c’est une dérision. »

721. La vie de mortifications ascétiques a été pratiquée de toute antiquité et chez différents peuples ; est-elle méritoire à un point de vue quelconque ?

« Demandez-vous à qui elle sert et vous aurez la réponse. Si elle ne sert qu’à celui qui la pratique et l’empêche de faire le bien, c’est de l’égoïsme, quel que soit le prétexte dont on la colore. Se priver et travailler pour les autres, c’est la vraie mortification, selon la charité chrétienne. »