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ce que le sens moral se soit développé en eux, ils peuvent même se servir de leur intelligence pour faire le mal. Le moral et l’intelligence sont deux forces qui ne s’équilibrent qu’à la longue. » (365-751).

781. Est-il donné à l’homme de pouvoir arrêter la marche du progrès ?

« Non, mais de l’entraver quelquefois. »

― Que penser des hommes qui tentent d’arrêter la marche du progrès et de faire rétrograder l’humanité ?

« Pauvres êtres que Dieu châtiera ; ils seront renversés par le torrent qu’ils veulent arrêter. »

Le progrès étant une condition de la nature humaine, il n’est au pouvoir de personne de s’y opposer. C’est une force vive que de mauvaises lois peuvent retarder, mais non étouffer. Lorsque ces lois lui deviennent incompatibles, il les brise avec tous ceux qui tentent de les maintenir, et il en sera ainsi jusqu’à ce que l’homme ait mis ses lois en rapport avec la justice divine qui veut le bien pour tous, et non des lois faites par le fort au préjudice du faible.

782. N’y a-t-il pas des hommes qui entravent le progrès de bonne foi, en croyant le favoriser parce qu’ils le voient à leur point de vue, et souvent là où il n’est pas ?

« Petite pierre mise sous la roue d’une grosse voiture, et qui ne l’empêche pas d’avancer. »

783. Le perfectionnement de l’humanité suit-il toujours une marche progressive et lente ?

« Il y a le progrès régulier et lent qui résulte de la force des choses ; mais quand un peuple n’avance pas assez vite, Dieu lui suscite, de temps à autre, une secousse physique ou morale qui le transforme. »

L’homme ne peut rester perpétuellement dans l’ignorance, parce qu’il doit arriver au but marqué par la Providence : il s’éclaire par la force des choses. Les révolutions morales,