Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/384

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« Certainement il deviendra une croyance vulgaire, et il marquera une nouvelle ère dans l’histoire de l’humanité, parce qu’il est dans la nature et que le temps est venu où il doit prendre rang parmi les connaissances humaines ; cependant il aura de grandes luttes à soutenir, plus encore contre l’intérêt que contre la conviction, car il ne faut pas se dissimuler qu’il y a des gens intéressés à le combattre, les uns par amour-propre, les autres pour des causes toutes matérielles ; mais les contradicteurs se trouvant de plus en plus isolés seront bien forcés de penser comme tout le monde, sous peine de se rendre ridicules. »

Les idées ne se transforment qu’à la longue, et jamais subitement ; elles s’affaiblissent de génération en génération et finissent par disparaître peu à peu avec ceux qui les professaient, et qui sont remplacés par d’autres individus imbus de nouveaux principes, comme cela a lieu pour les idées politiques. Voyez le paganisme ; il n’est certes personne aujourd’hui qui professe les idées religieuses de ces temps-là ; cependant, plusieurs siècles après l’avènement du christianisme, elles ont laissé des traces que la complète rénovation des races a seule pu effacer. Il en sera de même du spiritisme ; il fait beaucoup de progrès ; mais il y aura encore pendant deux ou trois générations un levain d’incrédulité que le temps seul dissipera. Toutefois sa marche sera plus rapide que celle du christianisme, parce que c’est le christianisme lui-même qui lui ouvre les voies et sur lequel il s’appuie. Le christianisme avait à détruire ; le spiritisme n’a qu’à édifier.

799. De quelle manière le spiritisme peut-il contribuer au progrès ?

« En détruisant le matérialisme qui est une des plaies de la société, il fait comprendre aux hommes où est leur véritable intérêt. La vie future n’étant plus voilée par le doute, l’homme comprendra mieux qu’il peut assurer son avenir par le présent. En détruisant les préjugés de